Cette maison fut aussi dénommée "mon d'Jîn Hînri" (du prénom de l'un de ses occupants).
Reconstruite après incendie.
La maison cadastrée 975, en 1844, elle était la propriété de Jean-Henri JACOB-JONAS, d’une contenance de 4,90 ares, elle est de 6ième classe. La 6ième classe consiste en maisons renfermant 3 grandes ou 4 petites places ; constructions en pierres, les unes couvertes en rebut d’ardoises et les autres en chaume (1).
Cette maison avait été construite à proximité du lieu-dit « fagnoûles ».
Au dénombrement de 1561, on trouve « Anthoine de Fagnou », qui est probablement le même que Antoine HENRY, cité à celui de 1575. Il était probablement le père de « Clemens Anthoine Henrÿ » cité en 1581. Ce dernier est appelé indifféremment Clament DU FAIGNOUL ou Clament de Rogery. Il est cité comme veuf le 8 juin 1588, lorsqu’il acheta à Maroye veuve de Jehan Piron CLAUSE, de Fanzel, terre de Durbuy et ses enfants : Jehan, Francoye, Piron et Giotte les biens qui leur appartiennent au comté de Salm, ainsi que la succession de leur cousine Linette, fille de Aubinet et son épouse Aubinette, de Rogery, provenant de leur grand-père Piron CLAUSE (2). Au dénombrement de 1611, il est dit « Clément cousturier », il mourut après le 15 juillet 1614 (3).
Le 27 juillet 1613, maître Henry COUNARD, pour sa sœur Catherine veuve Gillet COUNARD vendirent la « chastesse Clement » à Rogery, au profit de Servais QUERIN, de Cierreux. La maman des COUNARD était peut-être une fille de Clament, à moins qu’elle ne fut sa sœur ? (4)
Sunchinne, est citée comme fille de Clament, le 8 juillet 1613 (5), épouse avant le 14 septembre 1612 (6), Henry JACOB, de Commanster (7). Celui-ci est dit Henry CLAMENT, dès le 9 septembre 1616 (8). Il est le neveu de Servais BURNOTTE, de Commanster le 14 mai 1630 (9).
Le 10 mars 1620, Henry CLEMENT releva la succession de sa belle-sœur Suzanne à Rogery (10).
Le 24 septembre 1640, Henry CLAMENT acheta une maison à Aubinet CHERON, de Rogery (10a). Il en fit le relief le 10 février 1642 (10b).
S'agissait-il d'une autre maison qui devînt la maison CLAMIN ? N'en était-ce qu'une portion ?
Extrait du dénombrement de 1656 : « Henry Clament, at logement, et petitz héritaiges, chargé de six stiers d’aveine de rente au Seigneur et quattre florinx et demy de cens, faict une demy charrée de foing, un quart de jour de terre, at un cheval, une vache à chaptel de l’église, est pauvre vieillard, chargé de cincquante florinx de debtes, at deux filles qui fillent pour aultruy. Il est cité au dénombrement de 1659 : « Henri Clament, veillard tout caducque, ensemence par an, environ demi journée de seigle, et demi chartée de foin, un vieu cheval de nule valeur, deux vasches à nourcon, 4 bestes à laine aussi à nourcon et dit debvoir par affirmation bien 50 dallers. ». Il mourut entre le 12 novembre 1660 (11) et le 13 décembre 1663, date à laquelle Anthoine CLAMENT et frères et soeurs, font relief des successions de père et mère (12).Antoine CLAMENT, est repris au nombre des hommes capables de porter les armes en 1655, âgé de 32 ans, soit né vers 1623. Il est cité le 15 mai 1654 (13).
Extrait du dénombrement de 1656 : « Anthoine Clément, tient maison de labeur par usufruict, bons héritaiges d’Ardenne, faict une charrée de foing et demy, un journaulx de labeur, at un cheval, cincq rouges bestes à luy, faict un journaulx de sart sur l’aysance, doit de rente six stiers d’aveine, quattre florinx de cens au seigneur, doibt plus de cent pattacons à Liège, desquelz il paye l’intérest, voicture avec son cheval. ».
Il prêta serment d'homme de fief le 6 juillet 1672 (14).
Il décéda entre le 24 mai 1676 (15) et le 14 mai 1677, date à laquelle est citée Françoise, veuve Anthoine CLAMENT, de Rogery, achète à Cloes CLAMENT, de Rogery, le ¼ de maison Henry CLAMENT à Rogery (16).
Le 29 janvier 1678, Marie Henry CLAMENT, de Rogery fait relief de la succession de sa soeur Marguerite, dont le ¼ d'une maison (17). Le 9 avril 1691, Marie CLAMENT fit donation en faveur de François Antoine CLAMENT, son neveu (18).
Françoise, veuve CLAMENT décéda entre le 12 novembre 1692 (19) et le 18 février 1694, date à laquelle, François, fils Antoine CLAMENT, de Rogery, fait relief des successions de père et mère, dont la maison. Il est précisé que sa tante, Marie CLAMENT lui avait cédé le quart de la même maison (20).
François CLAMENT, prête le serment d'homme de fief le 17 mai 1696 (21), il épousa en secondes noces vers 1695, Marguerite DELPLANCHE, fille d’Antoine DELPLANCHE et d’Anne N., de Rogery.
Le 29 avril 1736, François CLAMENT déclara que du vivant de sa première épouse, il a vendu une part de son bien à Regné, au profit de François Pier, de Regné, leur beau-frère, il convoqua ses trois enfants du premier lit (22).
Marguerite CLAMIN (DELPLANCHE) mourut à Rogery le 27 mai 1740 (23). Son veuf décéda au même lieu le 16 août 1742 (24).
À la suite de ces décès, la maison fut morcelée.
A) le fils, François CLAMENT, né à Rogery le 8 mars 1698 (25), qui épousa à Bovigny le 3 mai 1734 (26), Marguerite Remacle JACQUET, née à Rogery le 14 janvier 1698, fille de Jean Remacle JACQUET et de Marie DELPLANCHE (27) ; a eu le corps de logis.
B) la fille, Marie-Anne CLAMENT, née à Rogery le 25 mars 1706 (28), épouse avant 1734 (29), Bartholomé COLLIN, né à Rogery le 19 mai 1701, fils de Georis COLLIN et d’Anne MARQUET (30), a eu la bergerie.
C) la fille, Catherine CLAMENT, épousa à Rogery en novembre 1737 (31), Léonard MORSOMME, né à Rogery le 6 août 1714, fils de Jean MORSOMME et de Catherine RICHEL (32), a eu l’étable et la grange (à moins qu’elle ne récupéra l’une des deux d’un autre héritier, dont nous aurions perdu la trace). Ils érigèrent une nouvelle habitation, qui passa à la postérité sous le nom de « mon t’chârles » (maison détruite).
Le 22 novembre 1752, Marie Anne CLAMIN, veuve Barthélemy COLLIN, cèda irrévocablement à son frère François CLAMIN, de Rogery, une bergerie située dans la maison « des Clamins », avec le jardin à herbes, y joignant et dessus au chemin (33).
Le 13 novembre 1762 , Marie-Anne veuve Barthélemy COLLIN, de Rogery, se trouvant chargée de cinq enfants vivants, dont un était « affligé depuis 6 ans », son mari avait vendu la part de maison CLAMIN, d'où elle était sortie, à François CLAMIN (33a).
François CLAMIN se reconstitua une ferme de 4 parçons, car dans sa tabelle individuelle en 1766, Henri-François CLAMIN déclara une maison, écurie de vaches, bergerie et grange (34). Lors du dénombrement de la même année, François CLAMIN exerçait les professions de laboureur et de colporteur. Il hébergeait sous son toit, son fils François qui était colporteur. De même il hébergeait 2 femmes de + de 14 ans : sa femme Marguerite et leur bru Marie.
Il y avait aussi un garçon de – de 16 ans : son petit-fils Henri-François (35).
Marguerite JACQUET mourut à Rogery le 21 décembre 1775 (36), son veuf décéda au même lieu le 25 décembre 1775 (37).
La maison échut à leur fils Henri-François CLAMIN, né à Rogery le 12 juillet 1737 (38), qui épousa à Rogery le 25 novembre 1761 (39), Marie-Catherine PAULUS, née à Rogery le 6 février 1739, fille de Jean-Henri PAULUS et de Catherine JENIN (40).
Marie-Catherine PAULUS mourut entre le 15 décembre 1775 (40 a) et le 20 janvier 1779 (40 b). Henri-François mourut à Rogery le 22 mars 1815(41).
Sa fille survivante, Marie-Joseph CLAMIN, née à Rogery le 1er septembre 1771(42), qui épousa à Rogery le 24 juillet 1791 (43), Jean-Henri JACOB, né à Rogery le 25 mai 1762, laboureur, fils de Henri JACOB et de Catherine PAULUS (44), hérita de sa maison. Le nom de son époux se dit « JACOB-JONAS ». Il était la personne la plus riche de Rogery en 1813 et encore en 1837. Il possédait 3 maisons et + de 15 hectares de terres…
Jean-Henri JACOB mourut à Rogery le 2 décembre 1839 (45).
Pierre tombale de Jean-Henri JACOB.
Sa déclaration de succession fut présentée par ses enfants Marie-Joseph JACOB, épouse de Jean-Baptiste ROUSSENFELD, employé des douanes à Bovigny, Marie-Catherine JACOB, épouse de François-Joseph JACOB, Anne-Catherine JACOB, épouse de Jean-Baptiste JACOB, Jean-Léonard Jacob, Henri-François JACOB et Jean-Baptiste JACOB, propriétaires à Rogery. Elle comprenait la ½ d’une ferme nommée « ferme Clamain », avec corps de logis, écuries, grange et bergerie, fournil et rang de cochons, environ 4 hectares de champs labourables, 1 hectare 50 ares de terrain essartagé, 25 ares de terrain en bruyères, 65 ares de terrains enclos pâturables, 43 ares de prairie, estimé à 2.500F. (46).
La déclaration de succession de Marie-Joseph CLAMIN, morte à Rogery le 17 décembre 1850 (47), fut présentée par Jean-Léonard, Henri-François et Jean-Baptiste JACOB, Marie-Catherine JACOB, Marie-Joseph JACOB et Anne-Catherine JACOB, tous propriétaires et cultivateurs à Rogery. Elle comprenait une maison d’habitation à Rogery, avec écurie, fournil, grange, verger, prés, terres labourable formant un ensemble évalué à 4.000F. (48).
Le 27 janvier 1851, partage des successions de Jean-Henri JACOB et Marie-Joseph CLAMAIN, entre Jean-Baptiste JACOB, Marie-Catherine JACOB, épouse de François-Joseph JACOB, cultivateurs à Bovigny, Anne-Catherine JACOB, épouse Jean-Baptiste JACOB, cultivateurs à Rogery, Jean-Léonard JACOB, Henri-François JACOB, cultivateur à Bovigny et Marie-Joseph JACOB, épouse Jean-Baptiste ROUSSENFELD, cultivateur à Bovigny. Jean-Baptiste aura la « maison Clamain », l’écurie, grange, bergerie, pré y attenant, tandis que son frère Jean-Léonard aura le fournil de cette maison (49).
Jean-Baptiste JACOB, qui était né à Rogery le 27 novembre 1812 (50), y décéda en célibat le 2 juillet 1887 (51).
Le 27 décembre 1887, vente publique de la succession de Jean Baptiste JACOB, à la requête de ses neveux : Catherine-Joseph JACOB, épouse de Victor-Joseph JEUNEJEAN, propriétaire à Rogery ; Catherine-Joseph JACOB, épouse de Charles GIRÈS, cultivateur à Rogery ; les représentants de Marie-Joseph JACOB, épouse de Jean-Baprtiste ROUSSENFELD (Jean-Baptiste ROUSSENFELD, curé aux Tailles, Léonard-Joseph ROUSSENFELD, propriétaire à Bovigny et Félix ROUSSENFELD, instituteur communal à Ollomont) ; les représentants d’Anne-Catherine-Joseph JACOB, épouse de Jean-Baptiste JACOB (Jean-Joseph JACOB, Jean-François-Joseph JACOB, Catherine-Thérèse JACOB, épouse de Jean-Joseph JACQUET et Victor JACOB-ZINNEN, négociant, tous à Rogery), d’une maison, grange, écurie, bergerie, aisance et place, 975 et 977, tenant du nord à Charles GIRÈS et du levant au chemin, midi à COLLIN-MIGUET et à RUTH, couchant à RUTH et GIRÈS, adjugé 2625F à Jean-Henri PAULUS-JACQUET, cultivateur à Rogery (52).
Jean-Henri PAULUS, né à Rogery le 20 octobre 1857, fils de Jean-François PAULUS et de Marie-Catherine MORSOMME (53), épousa à Bovigny le 18 juin 1884 (54), Marie-Elisabeth-Thérèse JACQUET, née à Rogery le 20 février 1858, fille de Jean-Baptiste JACQUET et de Marie-Elisabeth MELCHIOR (55). Marie-Elisabeth JACQUET mourut à Rogery le 17 juin 1911 (56). Jean-Henri PAULUS décéda au même lieu le 14 février 1924 (57).
La maison passa à leur petit-fils René PAULUS, fils de Julien-Joseph PAULUS et de Sylvie-Marie-Henriette PARMENTIER.
__________________________________________________________________________________
(1) J TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843, sixième partie, dans G.S.H.A., 1997, n°46, p.79.
(2) CS n°1, p.123.
(3) CS n°5, p.132vo.
(4) CS n°5, p.102vo.
(5) CS n°5, p.100/100vo.
(6) CS n°5, p.104vo.
(7) Cité ainsi le 14 septembre 1613 (CS n°5 p.104vo).
(8) CS n°6, p.60vo/61.
(9) CS n°l1, p.161vo.
(10) CS n°7, p.115.
(10a) CS n°36, p.157.
(10b) CS n°36, p.178.
(11) CS n°13, p.184vo.
(12) CS n°37, p.308.
(13) CS n°I3, p.44.
(14) CS n°38, p.42.
(15) CS n°38, p.94vo.
(16) CS n°38, p.108vo.
(17) CS n°38, p.128vo.
(18) CS n°39, p.176.
(19) CS n°14, p.115vo.
(20) CS n°39, p.137vo.
(21) CS n°39, p.176vo.
(22) AP. 252.
(23) à (32) RP. Bovigny.
(33) AP. 279.
(33a) CS n°42, p.433/434.
(34) AEA. Cadastre thérésien, tabelles individuelles.
(35) AEA. Cadastre thérésien, dénombrement de 1766.
(36) à (40) RP. Bovigny.
(40 a) date de naissance de son dernier enfant.
(40 b) AP.262.
(41) EC. Bovigny.
(42) à (44) RP. Bovigny.
(45) EC. Bovigny.
(46) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(47) EC. Bovigny.
(48) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(49) ACP n°57, p.39/41vo.
(50) et (51) EC. Bovigny.
(52) Notariat Jacques (1887) acte n°1368.
(56) et (57) Souvenirs mortuaires.
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