La maison cadastrée n° 958. Au cadastre de 1844, elle appartenait à Jean-Baptiste THOMAS, d’une contenance de 4,70 ares. Elle était considérée de 7ième classe, consistant en maisons de petits laboureurs et d’artisans, contenant 3 petites places, construites partie en pierres et partie en bois (1).
Le nom de cette maison lui vient du sobriquet attribué à Piron BASTIN au XVIIième siècle. Cette maison figure sur la carte du comte de FERRARIS. Elle a été reconstruite peu après 1766, car au cadastre de cette année, Michel THOMAS déclare une vieille maison qui menace ruine, de 4 parçons.
La famille THOMAS établie actuellement à Cierreux, porte toujours le sobriquet « Gaillard » (2).
Piron BASTIN, dit aussi Piron GAILLARD cité le 16 février 1677 (3), fils de Piron GAILLARD et d’Anne N.
Le 8 août 1679, Piron GAILLARD, fils Pire BASTIN acheta l’héritage des enfants FAGNOULE (4).
Le 8 janvier 1680, Anne veuve Pierre BASTIN et ses autres enfants renoncèrent aux biens des héritiers FAGNOUL acquis par son fils Piron (5).
Le 10 décembre 1680, Piron GAILLARD releva la « chastesse » des FAGNOUL, acquise de l’officier (6). Il avait épousé Marie N. avant 1679 (7).
Il mourut entre le 25 avril 1714 (8) et le 7 février 1719, date à laquelle est citée la veuve Piron BASTIN (9).
Leur fille, Elisabeth BASTIN, née vers 1690, épousa à Rogery le 30 janvier 1719, Michel Henry THOMAS, de Francheville (10).
Le 27 décembre 1721, Anne Pierre BASTIN, épousa de Henry BASTIN de Desné, Franchimont vendit sa part de maison, au profit de Michel Henry THOMAS, son beau-frère, il fut convenu que ce dernier entretiendra sa belle-mère sa vie durant (11). Celle-ci nommée Marie GAILLARD mourut à Rogery le 19 septembre 1723 (12).
La maison qui était déclarée vieille et menaçait ruine en 1766 provenait vraisemblablement de la famille de cette Marie. Quelle était-elle ?
ELisabeth « Michel THOMAS » décéda à Rogery le 8 janvier 1723 (13). Michel THOMAS épousa en secondes noces à Bovigny en octobre 1725, Suzanne SCHILTZEN, de Hupperdange (14).
Le 19 janvier 1751, Pierre HENNE vendit un parçon à Rogery, consistant en bergerie à Suzanne ZENZEUR de Huperdange et son époux Michel THOMAS (15). (La mère de Pierre HENNE était Catherine QUOILIN, était-ce le nom de famille de Marie ?)
Dans sa tabelle individuelle en 1766, Michel THOMAS déclarait posséder une vieille maison qui menaçait ruine, comprenant 1 cuisine, 2 chambres, écurie de vaches, grange et 1 bergerie avec 6 verges d’aisance à l’entour (16).
Au dénombrement de la même année, Michel THOMAS, laboureur, abritait sous son toit, outre son épouse Suzanne ; leur fils Joseph THOMAS, laboureur, son épouse Catherine ; les fils de ces derniers : Joseph, Michel et Henry-Joseph. Il y avait encore Jeanne THOMAS, fille cadette de Michel et Suzanne (17).
Le 19 juillet 1767, Jean-Querin THOMAS, époux de Marguerite CHOFFRAY, de Cierreux, renonça à ses biens de Rogery en faveur de Joseph THOMAS, de Rogery (18).
Le 2 novembre 1769, Michel THOMAS et Suzanne son épouse, en considération des services qu’ils avaient reçus de leur fils Joseph et de Noette leur fille, leur donnèrent tout leur bien meuble, à partager dès que Joseph aurait retiré sa dot de mariage, comme ses frères et sœurs l’avaient fait. Ils leurs donnèrent des terres également (19).
Michel THOMAS mourut à Rogery le 13 février 1770 (20).
Le 13 avril 1774, Suzanne veuve de Michel THOMAS, en considération du respect et soulagement particulier qu’elle recevait uniquement de son fils Joseph, ayant été « abandonnée » de sa fille Jeanne, établie à Beho, elle donna à Joseph tout son bien meuble, à charge de l’entretenir sa vie durant. Elle considéra aussi que son fils Joseph ayant déboursé 80 écus pour subvenir aux nécessités de la famille et lui donna en récompense 2 parçons dans sa maisons, savoir, la grange et la bergerie. Elle ordonna que sa fille Jeanne fasse célébrer des messes pour 2 gros écus appartenant à la testatrice, que Jeanne avait retiré de sa fille Elisabeth, à qui elle les avait prêtés. Elle institua tous ses enfants héritiers des biens non spécifiés (21).
Suzanne SCHILTZEN est morte à Rogery le 25 juin 1781 (22).
Joseph THOMAS était né à Rogery le 20 mars 1738 (23), il épousa à Bovigny le 25 novembre 1760, Catherine LA PIERRE, née vers 1735 à Salin (24).
Le 29 septembre 1776, Joseph THOMAS, de Rogery, ayant acquis les prétentions de Catherine Jean JOB, d'Arc, qu'elle avait de ses père et mère, Michel THOMAS, de Rogery et de son grand-père Piron BASTIN, de Rogery, les vendit au profit de Remacle JACQUET, de Rogery (25).
Joseph THOMAS mourut à Rogery le 25 septembre 1807 (26). Sa veuve décéda au même lieu le 27 août 1815 (27).
La maison GAILLARD resta en indivision entre leurs enfants :
A) Jean-Michel THOMAS, né à Rogery le 10 avril 1764 (28).
B) Henri-Joseph THOMAS, né à Rogery le 18 février 1766 (29).
C) Jean-Henri THOMAS, né à Rogery le 9 mai 1768 (30), épousa à Bovigny le 20 août 1817 (31), Marie-Françoise LEMAIRE, née à Bovigny le 11 février 1779, fille de Martin LEMAIRE et de Anne-Marie GUILLAUME, veuve en premières noces de Henri-François COLLIN (32).
D) Jean-Baptiste THOMAS, né à Rogery le 23 février 1771 (33), qui épousa en premières noces à Rogery le 8 juin 1799 (34), Anne-Marie COTTIN, née à Vielsalm le 1er avril 1774, fille de Servais COTTIN et de Barbe TOUSSART. Elle mourut à Rogery le 27 mai 1811 (35). Il épousa en secondes noces à Bovigny le 28 janvier 1822, Marie-Élisabeth BORGUET, née à Vielsalm le 14 juillet 1782, fille d'André BORGUET et de Marie-Anne GUILLAUME (36).
E) Marie-Catherine THOMAS, née à Rogery le 31 janvier 1782 (37).
Le 11 novembre 1818, Jean-Henri THOMAS, cultivateur à Rogery vendit sa part dans la maison paternelle au profit de Michel, Henri-Joseph et Baptiste THOMAS, pour 180F. (38).
Michel THOMAS mourut à Rogery le 27 décembre 1819 (39). Sa déclaration de succession fut présentée par Henri-Joseph THOMAS, Jean-Henri THOMAS, Marie-Catherine THOMAS, Baptiste THOMAS, de Rogery et Henri-François THOMAS, de Borgoumont (La Gleize) ses frères et sœur, elle comprenait le sixième d’une maison, grange et écurie à Rogery de 25 florins (40).
Le 6 janvier 1820, Jean-Henri THOMAS, de Rogery céda la succession de Michel THOMAS, son frère, au profit de Henri-Joseph THOMAS, de Rogery (41).
Le 28 novembre 1826, Henri-Joseph THOMAS, cultivateur à Rogery, fit testament, il légua à Henri-Joseph THOMAS, son neveu, sa prétention dans la maison occupée par Jean-François THOMAS, son frère à Rogery, il institue héritiers du reste du bien, Henri-Joseph THOMAS et Marie-Joseph THOMAS. Il légua l’usufruit de tous ses biens à Jean-Baptiste et à Marie-Catherine THOMAS (42). Il mourut à Rogery le 2 février 1827 (43). Sa déclaration de succession fut présentée par Jean-Baptiste THOMAS, agissant pour lui et pour ses enfant : Henri-Joseph et Marie-Joseph THOMAS, et Marie-Catherine THOMAS. Elle comprenait une part de maison, écurie, grange et bergerie à Rogery de 40 florins (44).
Le 28 juillet 1827, Marie-Catherine THOMAS à Rogery, fit testament, elle institua pour héritier son neveu Henri-Joseph THOMAS, cultivateur à Rogery, fils de Jean-Baptiste THOMAS (45).
Marie-Catherine THOMAS mourut le 3 février 1843 (46). Sa déclaration de succession fut présentée par son neveu Henri-Joseph THOMAS, cultivateur à Rogery, elle comprenait le cinquième d’une petite maison et d’un jardin, d’environ 1 are de 500F. (47).
Petit à petit, Jean-Baptiste THOMAS était devenu propriétaire de la maison GAILLARD.
Marie-Elisabeth BORGUET mourut à Rogery le 5 décembre 1849 (48). Jean-Baptiste THOMAS décéda au même lieu le 12 décembre 1852 (49).
Le 12 avril 1853, vente publique à la requête de Jean-Henri-Joseph et Marie-Joseph THOMAS, cultivateurs à Rogery, d’un corps de logis, écurie, grange, bergerie et boulangerie, le tout tenant du levant au chemin, du midi à Jean-Henri PAULUS et nord à Jean-Paul JACQUET, du couchant à un chemin, adjugé à Jean-Baptiste PAULUS, propriétaire à Rogery, pour 3.630F (50).
Le 12 juin 1853, partage des biens de Jean-Baptiste THOMAS entre Jean-Henri-Joseph THOMAS, cultivateur à Cierreux et Marie-Joseph THOMAS, ménagère à Rogery (51).
Jean-Baptiste PAULUS, était né à Rogery le 9 octobre 1802 (52), fils de Jean-Baptiste PAULUS et de Marie-Barbe PAULUS, il avait épousé à Bovigny le 6 février 1826 (53), Anne-Marie LOMRY, née à Courtil le 10 mai 1801 (54), fille de Henri-Joseph LOMRY et de Anne-Marie LOMRY. Elle était morte à Rogery le 29 mars 1847 (55).
Les bâtiments ruraux furent démolis et un nouveau reconstruit en 1872. La maison fut reléguée à la 11ième classe (55a).
Jean-Baptiste PAULUS mourut à Rogery le 8 septembre 1877 (56), sa déclaration de succession fut présentée par Marie-Joseph PAULUS, épouse de Jean-François JACOB, Charles GIRÈS, veuf de Thérèse PAULUS (pour ses filles, Marie-Thérèse et Marie-Joseph) et Jean-François PAULUS. Elle comprenait, parmi d’autres, une maison n°958 (57).
Le 29 octobre 1877, partage des successions de Jean-Baptiste PAULUS et d’Anne-Marie LOMRY, entre ses enfants. La maison et place à Rogery n°958 de 5 ares 10 centiares échut à leur fille, Marie-Joseph PAULUS, épouse de Jean-François JACOB, propriétaire à Rogery (58).
Marie-Joseph PAULUS, était née à Rogery le 20 janvier 1830 (59), elle avait épousé à Bovigny le 7 novembre 1861 (60), Jean-François JACOB, né à Rogery le 10 mars 1820, fils de Jean-Henri JACOB et de Suzanne JOHANS (61). Elle mourut à Rogery le 25 décembre 1890 (62).
Souvenir mortuaire de Marie-Joeph PAULUS.
Le 6 juin 1896, Jean-François JACOB fit donation de ses biens à ses enfants : Célestin, Marie et Jean-Baptiste JACOB, moyennant le payement d’une pension viagère annuelle de 100F. chacun. La maison n°958 se partagera en deux. Marie JACOB a eu la maison, écurie et grange, son frère a eu l’écurie, bergerie, fournil et rang de porcs (63).
Marie-Joseph JACOB, était née à Rogery le 10 mai 1863 (64).
Son frère, Célestin JACOB, était né au même lieu le 18 juillet 1865 (65), il épousa à Bovigny le 12 mai 1892 (66), Catherine-Joseph RUTH, née à Rogery le 18 mars 1866, fille de François-Joseph RUTH et d’Anne-Marie SEVRIN (67).
Jean-François JACOB mourut à Rogery le 8 septembre 1902 (68).
Souvenir mortuaire de Jean-François JACOB.
La maison passa ensuite à Emile-Jean-François JACOB, né à Rogery le 18 décembre 1894, fils de Célestin JACOB et de Catherine-Joseph RUTH. Il épousa en premières noces à Lierneux le 31 mai 1922, Marie-Valérie YUNCK, morte à Verleumont le 21 décembre 1923; en secondes noces, il épousa à Beho le 14 novembre 1928, Marie-Clémentine-Ghislaine LECOP, née à Vielsalm le 31 mars 1898, fille de Jean-Hubert LECOP et de Marie-Joseph GREGOIRE.
Cette maison était nommée également "mon comissar" (sobriquet de cette famille JACOB).
"Mon Gaillard" autrefois.
(photographies de Georges ANTOINE)
La maison « Gaillard » superbement bien conservée.
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(1) J. TOUBON, « Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843 », sixième partie, dans G.S.H.A., 1997, n°46, p.79.
(2) Témoignage de Joséphine THOMAS, de Cierreux.
(3) CS n°38 p.105vo.
(4) CS n°38 p.160/160vo.
(5) CS n°38 p.167.
(6) CS n°38 p.178vo.
(7) un enfant leur est né cette année là.
(8) CS n°40 p.72vo.
(9) CS n°40 p.177.
(10) RP. Bovigny.
(11) CS n°40 p.321vo/322.
(12) à (14) RP. Bovigny.
(15) CS n°42 p.63.
(16) AEA. Cadastre thérésien, tabelles individuelles.
(17) AEA. Cadastre thérésien, dénombrement de 1766.
(18) Répertoire de notaire.
(19) AP. 253.
(20) RP. Bovigny.
(21) AP. 84.
(22) à (24) RP. Bovigny.
(25) CS n°23 p.244/245.
(26) et (27) EC. Bovigny.
(28) à (30) RP. Bovigny.
(31) EC. Bovigny.
(32) à (34) RP. Bovigny.
(35) et (36) EC. Bovigny.
(37) RP. Bovigny.
(38) ACP n°2, p.80vo.
(39) EC. Bovigny.
(40) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(41) ACP n°2, p.183.
(42) ACP n°7, p.24.
(43) EC. Bovigny.
(44) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(45) ACP n°38, p.27vo.
(46) EC. Bovigny
(47) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(48) et (49) EC. Bovigny.
(50) ACP n°61, p.65vo.
(51) ACP n°62, p.48/48vo.
(52) à (55) EC. Bovigny.
(55 a) CA. matrice n°442.
(56) EC. Bovigny.
(57) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(58) ACP n°146, p.49/51vo.
(59) à (62) EC. Bovigny.
(63) Notariat Jacques (1896).
(64) à (68) EC. Bovigny.
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