(mise-à-jour 11/08/09)
Cette maison cadastrée n°884, était la propriété au cadastre de 1844, de Jean-Léonard MORSOMME, de Rogery, d’une contenance de 7,80 ares. Elle était considérée de 4ième classe, consistant en maisons de cultivateurs et cabaretiers, construites en pierres et couvertes en ardoises, renfermant 6 à 7 places assez solides, mais de distribution assez irrégulière (1).
Cette maison a été reconstruite en 1829 (1 a), après un incendie.
Elle avait été démembrée au XVIIIième siècle de la propriété de Jean COLLA.
A la suite de différents achats au XIXième, la famille MORSOMME réussit à reconstituer l’ancienne propriété COLLA (du moins sa superficie) : achat puis démolition des maisons voisines n° 881 et 879.
Jean-Léonard MORSOMME, né à Rogery le 4 juillet 1785, fils de Jean-Léonard MORSOMME et de Marie-Françoise WATHELET (2), épousa à Bovigny le 14 juillet 1813 (3), Marie-Barbe BENOIT, née à Rogery le 21 octobre 1787, fille de Lambert BENOIT et de Marie-Barbe JACQUET (4).
Le 10 février 1820, Anne-Marie LECROMBS, veuve de Jean-Henri MARQUET, journalière à Stavelot, vendit à Jean-Léonard MORSOMME, cultivateur à Rogery, des décombres d’une maison brûlée à Rogery. Le même jour, elle vendit les successions de Pierre-François LECROMBS et Marie COLETTE, ses père et mère à Jean-Léonard MORSOMME (5).
Jean-Léonard MORSOMME mourut à Rogery le 31 mars 1846 (6). Sa déclaration de succession fut présentée par Angélique-Rosalie MORSOMME, épouse d’Henri-François JACOB et Marie-Catherine MORSOMME, cultivateurs à Rogery. Elle comprenait la moitié d’une maison d’habitation à Rogery, avec les écuries qui en dépendaient (7).
Le 4 février 1864, donation par Marie-Barbe BENOIT, veuve de Jean-Léonard MORSOMME, ménagère à Rogery, en faveur de son petit-fils Jean-Baptiste JACOB, acceptant par son père Henri-François JACOB, cultivateurs à Rogery, d’objets mobiliers pour 640F. (8).
Le 24 avril 1867, donation entre vif par Marie-Barbe BENOIT, veuve de Jean-Léonard MORSOMME à ses enfants et petits-enfants : Marie-Catherine MORSOMME, épouse de Jean-François PAULUS et Jean-Baptiste, Antoine-Joseph-Alphonse, Henri-François et Catherine-Thérèse JACOB, puis partage. L’épouse PAULUS a eu la moitié de la maison, place, jardin et pré à Rogery n°823/878/884/885 et 970 (9).
La déclaration de succession de Marie-Barbe BENOIT, morte à Rogery le 18 mai 1872 (10), est présentée par Marie-Catherine MORSOMME, épouse de Jean-François PAULUS, cultivateur à Rogery, de Jean-Baptiste, Antoine-Joseph et Catherine-Thérèse JACOB, enfants d’Henri-François JACOB et feue Angélique-Rosalie MORSOMME (11).
Tombe de Marie-Barbe BENOIT, veuve MORSOMME, accolée à l'église de Rogery.
Marie-Catherine MORSOMME née à Rogery le 16 septembre 1827 (12), épousa à Bovigny le 19 décembre 1849 (13), Jean-François PAULUS, né à Rogery le 6 mai 1827, fils de Jean-Baptiste PAULUS et d’Anne-Marie LOMRY (14). Il mourut à Rogery le 1er mars 1891 (15).
Souvenir mortuaire de Jean-François PAULUS.
Le 28 mars 1891, partage de la communauté PAULUS-MORSOMME, entre Marie-Catherine MORSOMME, veuve PAULUS et ses enfants. Marie-Catherine MORSOMME a eu la moitié des biens, comprenant un bâtiment rural et pré 881/883 et un jardin 882 (16).
Le 14 janvier 1907, donation entre vifs par Marie-Catherine MORSOMME, veuve de Jean-François PAULUS à Rogery, en faveur de ses enfants : Jean-Baptiste PAULUS ; Jean-Henri PAULUS ; Marie PAULUS épouse de Célestin MORSOMME et Thérèse PAULUS, tous cultivateurs à Rogery. Elle leur cédait tous ses biens, contre une pension annuelle de 300 F., qui devait monter à 400 F., en cas de maladie.
Les enfants firent le partage de ces biens.
Le second lot attribué à Jean-Baptiste PAULUS comprenait les maison et bâtiments n°879 et 881a, le rang de porcs attenant au n°879, faisant partie du 884 c, à l’exception d’une partie de 90 cm. de largeur, à prendre à l’Ouest du rang de porcs.
Cette partie se prolongeant en ligne droite au Nord de l’aisance du 881a jusqu’à la hauteur du prolongement vers l’Est de la limite Nord du mur de la maison n°884c. Toute cette partie restera à l’usage commun avec Thérèse PAULUS.
A partir de l’extrémité Sud de la nouvelle limite Ouest du rand de porcs, une ligne droite formant limite sera tracée à partir de ce point pour aboutir à l’angle Nord-Est du fournil dépendant du n°884c, la partie d’aisance du n°884c se trouvant à l’Est de cette ligne fera partie du lot attribué à Jean-Baptiste PAULUS.
Dans le n°878, il sera cédé au profit de Thérèse PAULUS :
1) une bande d’1 m. de largeur le long du fournil, pour servir de gouttière au toit de ce fournil et se prolongeant jusqu’à 1 m. à l’Ouest du fournil.
2) Une partie à prendre à l’Ouest comme les bornes sont plantées joignant les n° 885b et 884 c, limitée par une ligne partant du point Sud-Ouest de la bande ci-dessus cédée pour aboutir à la limite Sud du n°878.
Le quatrième lot attribué à Thérèse PAULUS comprenait la maison avec écuries, grange, aisances, annexes, dépendances et fournil à Rogery n° 884c, à l’exception d’une partie du rang de porcs et d’une partie de l’aisance du second lot ; telles qu’elle y ont été désignées et partie à prendre à l’Ouest du n°878, telle qu’elle a été indiquée au second lot.
Une servitude de passage pour bestiaux et voitures ouvert en tout temps sera établie au profit du quatrième lot à prendre au Sud du n°882 et dans l’aisance du 881a, pour aboutir au chemin se trouvant à l’Est. Une autre servitude de passage pour bestiaux et voitures libre en tous temps sera également établie à travers l’aisance du n°879 et de la partie d’aisance du n°884c entrée au second lot, pour lui donner accès au dit chemin.
Jean-Baptiste PAULUS devra démolir à ses frais dans le délai de 4 ans, le mur Ouest du rang de porcs, dont une partie de 90 cm. de largeur est à l’usage commun de Jean-Baptiste et de Thérèse PAULUS, mais il aura la propriété des matériaux de démolition.
Jusqu’à cette démolition, Thérèse PAULUS aura l’usage de la partie Ouest du rang de porcs.
Il sera facultatif pour Jean-Baptiste d’ouvrir une porte dans le mur Ouest qu’il aurait reconstruit du rang de porcs et dans le cas où il prolongerait ce mur vers le Nord, il pourra encore ouvrir une porte dans ce mur prolongé. (17a)
Marie-Catherine MORSOMME mourut à Rogery le 2 juin 1910 (17 b).
Souvenir mortuaire de Marie-Catherine MORSOMME.
« mon Caton » passa ensuite à sa fille, Marie-Thérèse PAULUS, née à Rogery le 3 octobre 1864 (18).
Origine de la maison :
Marie COLLA, née à Rogery le 10 juillet 1691, fille de Jean COLLA, alias Jean Nicolas BOHEMOIS et de Bastienne GILLET (19), dite Marie BOHENOIS lors de son mariage à Bovigny en 1716, avec Melchior Henri COLLET (20).
Marie Jean COLLA et son époux, Melchior COLLET, sont cités le 9 septembre 1726 (21).
Le 20 mai 1747, Henry BOHINOIT lègue 2 escalins en faveur de sa nièce Marie Melchior COLET (22).
Le 20 février 1750, Marie Jean Nicolas BOHEMOY épouse de Melchior COLET « au lit, malade », du consentement de son mari, donna à ses deux filles Marie Barbe et Marie la maison où elle résidait, à l’exclusion des autres enfants. Ces deux filles devaient partager le reste des biens avec les autres frères et sœurs (23).
Elle mourut à Rogery le 12 février 1762 (24), son veuf décéda au même lieu le 20 février 1762 (25).
A) Barbe COLET, née à Rogery le 20 septembre 1721 (26).
B) Marie COLLET, née à Rogery le 7 octobre 1728 (27), qui épousa à Bovigny le 27 mai 1762, Pierre-François LECROMBE, charron, né à Sprimont vers 1736 (28).
Dans sa tabelle individuelle en 1766, Pierre LECROMB déclarait posséder une maison avec écurie(29). Au dénombrement de la même année Pierre LA CROMP, Charon, hébergeait sous son toit sa femme, Marie et leur fille Anne-Marie (30).
Barbe COLLET mourut en célibat à Rogery le 10 mai 1785 (31). Sa part passe à son beau-frère ou directement à sa nièce Anne-Marie.
Pierre-François LECROMBE se remaria à Bovigny le 18 novembre 1792 (32), avec Marie-Catherine CENSIER, née à Rogery le 25 juin 1756, fille de Jean-André CENSIER et de Marie BELHOMME (33). Il mourut à Rogery le 17 juillet 1814 (34). Marie-Catherine CENSIER décéda au même lieu le 5 novembre 1818 (35). Sa déclaration de succession fut présentée par son fils Jean-Pierre LECROMB (36).
La fille du premier lit de Pierre-François LECROMBE, Anne-Marie LECROMBE, née à Rogery le 27 octobre 1764 (37), hérita des décombres de la maison qui avait été la proie d’un incendie. Elle avait épousé Jean-Henri MARQUET, dont elle était veuve le 10 février 1820, lorsqu’elle vendit la ruine à Jean-Léonard MORSOMME (38).
« Le patrimoine monumental de la Belgique » volume 17, Liège, 1993, donne la description de cette maison p.129. Il y a cependant une erreur d’interprétation des ancres, il donne 1859, alors qu’il faut lire 1829.
(photographies de Georges ANTOINE)
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(1) J. TOUBON « Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843 », sixième partie, dans G.S.H.A., 1997, n°46, p.79.
(1 a) ancres sur la maison.
(2) RP. Bovigny.
(3) EC. Bovigny.
(4) RP. Bovigny.
(5) ACP n°2, p.190vo.
(6) EC. Bovigny.
(7) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(8) ACP n°103, p.26.
(9) ACP n°112, p.95/96.
(10) EC. Bovigny.
(11) ) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(12) à (15) EC. Bovigny.
(16) Notariat Jacques (1891).
(17 a) AESTH. Notariat GOMEZ, Vielsalm, 1907, n°6293.
(17 b) souvenir mortuaire.
(18) EC. Bovigny.
(19) et (20) RP. Bovigny.
(21) CS n°16 p.5/5vo.
(22) AP. 234.
(23) AP. 132.
(24) à (28) RP. Bovigny.
(29) AEA. Cadastre thérésien, tabelles individuelles.
(30) AEA. Cadastre thérésien, dénombrement de 1766.
(31) à (33) RP. Bovigny.
(34) et (35) EC. Bovigny.
(36) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(37) RP. Bovigny.
(38) ACP n°2, p.190vo.
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