Marie-Nelly HEYDEN-WIETKIN m’a aimablement prêté ce document qui a appartenu à son arr. grand-mère. Il s’agit d’une lettre d’Henri ARNOLD envoyée à Hortense HAY (+ 1934), veuve de Victor-François LAMBORAY, de Regné.
Jean-Henri ARNOLD, né à Bihain le 6 avril 1877, ouvrier agricole, qui a passé toute sa jeunesse à Rogery, puis s’installa à Regné en 1906, fils de Guillaume ARNOLD et de Marie-Josèphe LOMRE.
" Bruxelles, ce 1e janvier 1913
Bien chère Ortense,
Vous me pardonnerez d’être resté si longtemps de vous écrire mais j’ai tellement peu de temps que d’un jour à l’autre, je remets et plus les jours ni les semaines ne passent mais bientôt une année.
Oui en effet, Ortense voici un an que je vous ai tous quitter mais croyez bien que j’ai souvent penser à vous tous, nous avons passer quand même un temps très heureux ensembles, malgré mes peines et mes mortels ennuis, chez nous toujours on s’entendait bien ; si c’était fête et bien tous ensembles encore on en profitait à Rogery, tous le monde s’ennuyait de mon départ. Quand j’y retournait de Regné, ces gens disaient, mon Dieu Henri, mais revenez donc, nous ne rures plus depuis, on était toujours en fête quand on me revoyait à Regné. Je puis dire la même chose.
Vous même, pouvez en juger, avez vous encore passer deux si belles fêtes en 1912 qui quand j’étais là, oh je ne vous le demande pas. Je vous dis non, ce n’est pas dans les plus grands plaisirs, que vous trouverez la gaitée fraternelle de chez moi, vous avez vu quelques uns de mes parents, voyez ils vous estimait tous très bien.
Vous avez vu Jules Verday, Charles Demelenne, ces gens m’avait tant à cœur et bien tous cela à du finir, et pour moi ça été un malheur irréparrable, ce dénuement c’est abandon de mon ménage de tous, avoir tous peinés pour en arriver à un si cruel dénouement.
Enfin, ça été la volonté de Dieu. De tous cela je m’en suis fait une idée. Ici je me plais, mai j’ai espoir de revenir un jour à Rogery. O ce beau village de mon enfance ; là sont mes plus chers souvenirs ; c’est là que repose mon bon père, avec le souvenir de bonne maman et mon frère inscrit sur ce tombeau.
C’est là que sont mes premiers, mes plus chers amis denfance ; tous hommes et femmes aujourd’hui, avec eux tous j’ai connu dans ces immences prairies, ces beaux bois.
Là j’ai reçu une éducation raisonnable, la douceur, le bon cœur et la simplicité de ces gens ; oui tous les jours, j’appelle mon pays d’Rogery, terre bien aimée ; un jour j’y rentrerai si pas vivant, ce sera mort, mais j’y retournerai ; ô mon pays, mon cher pays.
Jules de Harre est venu me voir en été, aussi Charles Demelenne instituteur d’Ortheuville ensembles tous nous dinères ; partout nous avons eu du plaisir, ensembles ; mais ce n’était plus comme à Rogery.
Et vous, bonne et chère Ortense que faite vous ; êtes vous en bonne santé, j’ose croire que tous est pour le mieux ; mon cher Gustave a toujours beaucoup d’ouvrage, et Maria et Léontine, enfin tous êtes vous heureux.
J’en devine la réalité, oui n’est-ce pas, et bien que cette année 1913 vous soie encore plus douce, que tous chagrins, ennuis et tristesse, vous soient inconnu, continue mes chers amis notre jeunesse honête et franches et laisser loin derrière vous, les rires et bravades, de pauvres innocents hîdeux de villages, qui se livre les bons plans pour la discutoire mauvaise et la discorde d’un pays ; à vous mes amis Gustave, Maria, Léontine, aimé votre bonne mère et tante, elle à tant souffert pour vous ; permettez moi de vous dire cette recomendation encore, penser aussi parfois à moi, car je pense souvent à vous ; nous nous reverrons un jour encore sans doute, et si pas ; nous dirent que la mort aurra séparé cette rewie [ ?] ; ce jour sera pour moi ma joie, ma délivrance ; la fin de mon …actif car malgré que j’espère, je vois l’avenir bien sombre pour moi toujours.
Encore une fois au revoir et bien du bonheur à tous ; et sur les tailles à tous.
Votre dévué Henri."
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