dimanche 31 août 2008

« mon ritchelle ».

(mise-à-jour le 11/08/09)




reconstruite vers 1900.

La maison cadastrée n°939, au cadastre de 1844 était la propriété de Jean-Paul JACQUET-RUTH, cultivateur à Rogery, d’une contenance de 1,90 are. Elle était considérée de 9ième classe, consistant en maisons ou chaumières, construites en bois, n’ayant ordinairement qu’une seule place, habitées par des indigents (1).


Elle fut réunie avec le bâtiment d’écurie cadastré n°942 en 1879, ce bâtiment étant mitoyen de « mon d’jacquet » (2). Au cadastre de 1844, il était la propriété d’Antoine MARÉCHAL, cultivateur à Rogery, d’une contenance de 60 centiares.

La maison ne figure pas au même emplacement sur la carte du comte de FERRARIS. Elle fut donc reconstruite après 1770. Cette maison faisait partie d’un ensemble beaucoup plus vaste appartenant au XVIIième siècle à la famille RICHEL.

Jean-Henri REMACLE, dit aussi Jean-Henri JACQUET, né à Rogery le 28 mars 1781 (3), fils de Paul Remacle JACQUET et de Catherine MORSOMME, avait épousé en premières noces à Bovigny le 6 novembre 1811 (4), Marie-Élisabeth SEVRIN, née à Honvelez le 21 août 1779, fille de Jean SEVRIN et de Jeanne-Elisabeth HUART (5). Elle était morte à Rogery le 26 mai 1816 (6). Il épousa en secondes noces à Bovigny le 4 janvier 1821 (7), Anne-Marie RODIGE, née à Rogery le 6 avril 1795, fille de Laurent RODIGE et d'Anne-Catherine MORSOMME (8).


Jean-Henri JACQUET mourut à Rogery le 15 février 1834 (9). Sa déclaration de succession fut présentée par sa veuve, pour ses enfants : Jean-Paul, Jean-Laurent, Henri-François et Jean-Henri JACQUET. Elle comprenait la moitié d’une maison à Rogery de 100F et la moitié d’une autre au même endroit de 125F. (10).
Le 19 août 1838, Anne-Marie RODIGE fit donation en faveur de Jean-Paul JACQUET, fils du premier lit de son époux, du 1/3 de tous ses biens (11).
Anne-Marie RODIGE décéda à Rogery le 7 avril 1840 (12). Sa déclaration de succession fut présentée par Henri-François JACQUET, Jean-Paul JACQUET comme tuteur de Jean-Henri et Henri-François JACQUET. Elle comprenait les 2/3 des 3/4 d’une maison à Rogery, avec ce qui en dépend de 30 ares estimé à 600F. (13).
Le 4 mai 1840, partage des successions de Jean-Henri JACQUET et Anne-Marie RODIGE, entre Jean-Paul JACQUET, Jean-Henri JACQUET et Henri-François JACQUET. Jean-Paul a eu les deux chambres et une cuisine provenant de Baptiste CLAISE (14).

Jean-Paul JACQUET, né à Rogery le 27 décembre 1812 (15), avait épousé à Bovigny le 23 juin 1838 (16), Marie-Barbe RUTH, née à Rogery le 17 octobre 1817, fille de Servais RUTH et de Marie-Catherine BENOIT (17).
Le 7 juin 1855, vente publique à la requête des héritiers MARÉCHAL, de Rogery, d’une écurie et grange n°942, de 60ca, adjugée à Jean-Paul JACQUET-RUTH, cultivateur à Rogery (18).
La déclaration de succession de Jean-Paul JACQUET, mort à Rogery le 3 juin 1862 (19), fut présentée par Servais-Joseph JACQUET, Jean-Joseph JACQUET, cultivateurs à Rogery et par Marie-Barbe RUTH, sa veuve, pour ses enfant : Henri-François, Jean-François, Angélique, Jean-Henri, Marie-Barbe et Catherine-Joseph JACQUET. Elle comprenait une maison à Rogery n°939 de 1 are 40ca. La moitié d’une écurie à Rogery n°942, de 60ca (20).

Le 28 mars 1879, vente publique à la requête de Servais JACQUET, cultivateur à Rogery, Jean-Joseph Jacquet, employé au chemin de fer à Rogery, Jean-François JACQUET, employé au chemin de fer à Rogery, Henri JACQUET, employé au chemin de fer à Rogery, Marie-Barbe JACQUET, servante à Verviers, Marie-Barbe RUTH, veuve Jean-Paul JACQUET, pour sa fille Catherine-Joseph JACQUET et Marguerite THOMAS, veuve Henri-François JACQUET, pour son fils Lucien JACQUET, d’une maison et l’écurie y attenant à Rogery n°939/942, tenant à la veuve Jacquet et à Henri-François Jacquet, adjugé 1.600F, au profit d’ Élisabeth LEMAIRE, sans profession à Rogery (21).



Marie-Élisabeth LEMAIRE, née à Rogery le 12 mars 1857 (22), fille d’Henri-Joseph LEMAIRE et de Catherine MORSOMME, épousa à Bovigny le 16 mai 1881, Pierre MOUTSCHEN, né à Beho le 8 avril 1857, fils de Jean-Michel MOUTSCHEN et d’Anne-Marie ACHEN (23).



Souvenir mortuaire d'Elisabeth LEMAIRE, morte à Rogery le 20 février 1917.



Maison MOUTSCHEN à Rogery.





Origine de la maison :


Au début du XVIIième siècle vivait Jean RICHEL, né vers 1570. Le nom RICHEL n’apparaissant pas dans les dénombrements antérieurs à 1655, on a tout lieu de croire que cette famille était connue également sous un autre nom qui reste à déterminer (du FAIGNOUL ?, de BÊCHE ?, etc.).

La « chastesse » Jean RICHEL est citée le 23 novembre 1643 (24). Jean RICHEL meurt avant le 27 décembre 1634, date à laquelle Abinet RICHEL et sa sœur relèvent les successions de père et mère (25).

Aubinet RICHEL est encore cité le 6 septembre 1654 (26).

On retrouve ensuite Henry RICHEL, repris au nombre des hommes capables de porter des armes en 1655, âgé de 25 ans, soit né vers 1630, cité le 19 novembre 1651, date à laquelle Art et son épouse Pirette, veuve Jean Piron de FAIGNOUL, résidant près de Montaigu vendirent leur part de bien paternel à Quelin et Henry RICHEL de Rogery (27).
Il est dit neveu d’Anne-Marie de FAIGNOUL, fille de feu Jean Piron du FAIGNOUL, le 16 avril 1657 (28).

Extrait du dénombrement de 1659 : « Henri Richel, mendiant et berger du village. »

Le 14 mai 1660, Pirette veuve CRINE d’Ourt engagea sa part de maison à Rogery, tenant dessus à Jean SAVARY et TOUSSAINT, dessous à PAULUS échevin, à Henry RICHEL (29).
Le 20 avril 1665, Nicolas WAEL, d’Ourt, sa femme Pirette engagèrent leur part de maison à Henry RICHEL de Rogery, qui y résidait, joignant dessus à Jean SAVARY, dessous à Bartholomé PAULUS (30).
Le 9 mai 1667, Jean Pirotte JENIN, Henry RICHEL et Guillaume ROYNE, beaux-frères, du consentement de Noette veuve Jean Pirotte GENIN, leur mère et belle-mère firent partage. Henry RICHEL a eu 2 parts moyennant l’entretien de sa belle-mère (31).
Le 8 mai 1681, Henry RICHEL au nom des héritiers Jean LE MAIRE de Rogery releva les successions de père et mère (32).
Le 24 juillet 1693, Léonard LE MAIRE de Senonchamps, Nicolas LE MAIRE de Chenoigne, Jean LE MAIRE leur frère vendirent la succession de leur père à Rogery au profit de Henry RICHEL le jeune, sa femme Marie (33).
Henry RICHEL le vieux est encore cité le 22 septembre 1694 (34).

Le 12 janvier 1711, Jean RICHEL, de Rogery, Peter Jean LAMBERT, de Petit-Thier, Catherine RICHEL veuve Jean JACQUEMIN, d’Ennal, Marie Henry RICHEL le jeune, assistée de Henry COLLA son frère et Francoise RICHEL, jeune fille majeure, vendirent leur part de maison Henry RICHEL leur père et beau-père, au profit d’Aubinet RICHEL leur frère. Francoise s’y réservait le droit de demeurer avec Aubinet sa vie durant. Marie, épouse de Piter LAMBERT de Petit-Thier ratifia l’acte le 14 novembre 1711 (35).
Le 25 avril 1714, Françoise fille Henry RICHEL et ses frères et sœurs relevèrent la succession de leur père (36).

Le 11 décembre 1706, Abinet RICHEL « gisant au lit malade » déclara que sa fille Suzanne veuve de Jean JACQUET lui était redevable de 16 écus lui provenant des successions de ses enfants morts en célibat et auxquels il avait survécu. Suzanne était assistée de son fils François.
Abinet entendait qu’elle lui fasse célébrer des obsèques et lui fasse célébrer des messes avec le résidu, cet acte fut réalisé en la maison de François RICHEL (37).

Le 23 mars 1723, Abinet RICHEL, berger à Hupperdange y demeurant, déclara avoir acheté à ses frères et sœurs leur part de la maison, avec les aisances et jardin à l’entour, provenant du feu père d’Abinet et par acte du 12 janvier 1711, à la réserve de sa bien aimée sœur Françoise RICHEL, encore libre d’état, devait l’entretenir sa vie durant, le gendre d’Abinet RICHEL habitant la maison n’accomplissant pas sa volonté envers cette sœur, il annula la disposition lui rendant la jouissance du 1/6 de la maison (38). Il mourut à Rogery en décembre 1746 (39).


Suzanne RICHEL, née vers 1690, épousa avant 1718 (40), Jean Remacle JACQUET, dit Jean JACQUET, né vers 1690, fils de Jean Remacle JACQUET et de Marie DELPLANCHE, qui mourut à Rogery le 23 janvier 1740 (41). Le 3 mars 1740, fut taxé la « mortemain » de Jean JACQUET, à 12 escalins, consistant en une vieille vache « à raison de sa pauvreté » (42). Sa veuve décéda au même lieu le 7 décembre 1761 (43).
La maison RICHEL fut partagée au moins entre deux filles du couple :

A) Marie JACQUET, née à Rogery le 26 septembre 1730 (44), qui épousa à Rogery le 20 octobre 1761 (45), Léonard CLAISE, né à Rogery le 9 juin 1735, fils de Mathieu CLAISE et de Anne-Catherine PIRON (46).

B) Catherine JACQUET, née à Rogery le 11 juin 1734 (47), qui épousa à Bovigny le 11 avril 1763 (48), Antoine JACQUEMIN, né à Longchamps le 16 janvier 1735, fils de Léonard JACQUEMIN et de Marie N. (49).

Dans sa tabelle individuelle en 1766, Léonard CLAISE déclarait posséder 1 parçon et ½ de maison : une chambre et cuisine, la moitié d’une grange et la moitié d’une écurie de bêtes à cornes. (50).
Dans le dénombrement de la même année, Léonard CLAISE, laboureur, abritait sous son toit sa femme Marie et leur jeune fils, Paul (51).

Le 4 mars 1778, Antoine JACQUEMIN, de Longchamps et son épouse Catherine JACQUET, vendirent au profit de François JACOB, de Rogery, leur part de maison Jean JACQUET de Rogery, consistant en deux chambres derrière le feu, depuis le fond jusqu'au toit, avec l'aisance dessous (52).

Léonard CLAISE mourut à Rogery le 5 mars 1796 (53). Sa veuve décéda au même lieu le 6 janvier 1801 (54).
La maison RICHEL se partagea, semble-t-il, entre deux enfants :

A) Paul CLAISE, né à Rogery le 27 octobre 1765 (55), qui épousa à Bovigny le 11 mai 1802, Anne-Catherine SIMON, née à Hourt le 7 janvier 1775, fille de Michel SIMON et de Marie-Élisabeth N. (56). Ils eurent le bâtiment qui sera cadastré n°939.

B) Marie-Catherine CLAISE, née à Rogery le 16 mars 1767 (57), qui épousa à Rogery le 16 mai 1790, Maurice MARTIN, né à Arbrefontaine vers 1759, domicilié à Cierreux (58). Ils eurent les bâtiments cadastrés ns° 938 et 942.


Paul CLAISE mourut à Rogery le 15 mars 1814 (59). Sa veuve décéda au même lieu le 31 mars 1822 (60).
Ils laissèrent 1 fils mineur : Jean-Baptiste CLAISE, né à Rogery le 12 octobre 1810 (61).

Les tuteurs de Jean-Baptiste CLAISE, de Rogery laissèrent par bail locatif de 1822, pour une durée de 6 ans, à Guillaume HUBERT, sa maison cadastrée n°939, de 9ième classe, avec 46,50 ares de pré et de pâture-sart, pour un montant annuel de 12,33 florins (62).

Le 19 janvier 1832, Jean-Baptiste CLAISE, le jeune, cultivateur à Rogery vend une vieille maison : cuisine, une chambre et écurie, adjugé à Jean-Henri Paul Remacle JACQUET, cultivateur à Rogery, pour 109 florins 60 cents (63).




Origine du bâtiment rural :

Comme on l’a vu ci-dessus, Marie-Catherine CLAISE, épouse MARTIN, s’était vue attribuer le bâtiment n°942.
Maurice MARTIN mourut à Rogery le 5 juin 1804 (64). Sa veuve décéda au même lieu le 4 juin 1823 (65). Sa déclaration de succession fut présentée par Marie-Thérèse MARTIN, sa fille. Elle comprenait une maison, grange et écurie à Rogery, estimée à 110 florins (66).

Leur fille, Marie-Thérèse MARTIN, née à Rogery le 17 juillet 1798 (67), épousa à Bovigny le 30 août 1819, Jean-Antoine MARÉCHAL, né à Gernechamps le 22 février 1792, fils de Jean MARÉCHAL et de Marie-Thérèse MARTINY (68). Elle mourut à Rogery le 19 mars 1836 (69). Sa déclaration de succession fut présentée par son veuf, Antoine MARICHAL, pour ses enfants : Marie-Thérèse, Angélique, Jean-Hubert, Catherine-Joseph, Anne-Marie et Jean-Louis MARICHAL. Elle comprend une maison d’habitation, avec écurie à Rogery, tenant à Anne-Marie RODIGE et au chemin (70).
Jean-Antoine MARÉCHAL épousa en secondes noces à Bovigny le 11 septembre 1845, Françoise GREVEN, née à Espeler le 26 mai 1805, fille de Théodore GREVEN et de Gertrude JACOB (71).
Le 7 juin 1855, vente publique à la requête de Marie-Thérèse MARÉCHAL, épouse de Georges RONDING, négociant, de Jean-Hubert MARÉCHAL, commissionnaire à Bruxelles, de Angélique MARÉCHAL, épouse de Jean-François CREP, journalier à Pépinster, de Anne-Marie MARÉCHAL, ménagère à Bruxelles, de Jean-Baptiste MARÉCHAL, négociant à Bruxelles, de Catherine-Joseph et Joséphine MARÉCHAL, ménagères à Rogery, d’une écurie et grange n°942, de 60ca, adjugé à Jean-Paul JACQUET-RUTH, cultivateur à Rogery (72).



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(1) J. TOUBON « Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843 », sixième partie, dans G.S.H.A., 1997, n°46, p.79.
(2) CA, matrice.
(3) RP. Bovigny.
(4) EC. Bovigny.
(5) RP. Bovigny.
(6) et (7) EC. Bovigny.
(8) RP. Bovigny.
(9) EC. Bovigny.
(10) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(11) ACP n°27, p.3/3vo.
(12) EC. Bovigny.
(13) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(14) ACP n°30, p.73/73vo.
(15) à (17) EC. Bovigny.
(18) ACP n°69, p.36/37vo.
(19) EC. Bovigny.
(20) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(21) ACP n°150, p.95vo/96.
(22) et (23) EC Bovigny.
(24) CS n°12 p.122bis.
(25) CS n°36 p.98.
(26) CS n°13 p.47vo.
(27) CS n°13 p.4vo.
(28) CS n°13 p.81vo.
(29) CS n°13 p.155vo/156.
(30) CS n°37 p.344.
(31) CS n°37 p.371vo.
(32) CS n°38 p.183.
(33) CS n°39 p.130vo/131.
(34) CS n°39 p.145vo.
(35) CS n°14 bis p.3vo/4.
(36) CS n°40 p.72vo.
(37) AP.
(38) CS n°15 p.219/219vo.
(39) RP. Bovigny.
(40) un premier enfant du couple est baptisé le 31 mai 1719.
(41) RP. Bovigny.
(42) AESTH : BRNO archives sur microfilms non-inventoriés.
(43) à (49) RP. Bovigny.
(50) AEA. Cadastre thérésien, tabelles individuelles.
(51) AEA. Cadastre thérésien, dénombrement de 1766.
(52) CS n°23, p.153/155.
(53) RP. Bovigny.
(54) EC. Bovigny.
(55) RP. Bovigny.
(56) EC. Bovigny.
(57) et (58) RP. Bovigny.
(59) à (61) EC. Bovigny.
(62) J. TOUBON « Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843 », sixième partie, dans G.S.H.A., 1997, n°46, p.85. On dit qu’il s’agit des enfants mineurs de Claise Jean-Baptiste de Rogery. C’est une erreur, il s’agit de Jean-Baptiste Claise, fils mineur de Paul Claise et d’Anne-Catherine Simon, conjoints décédés en 1814 et 1822.
(63) ACP n°13, p.194.
(64) et (65) EC. Bovigny.
(66) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(67) à (69) EC. Bovigny.
(70) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(71) EC. Bovigny.
(72) ACP n°69, p.36vo/37vo.

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