samedi 23 août 2008

« mon t’chârles »

(mise-à-jour le 11/08/09)



Maison détruite pour l'élargissement de la route.

Au cadastre de 1844, Marie-Joseph MORSOMME était propriétaire de la maison cadastrée n°974, d’une contenance de 1,42 are, elle est de 8ième classe : consistant en maisons de journaliers, ayant 2 petites places, basses et sombres (1), tandis que son frère, Jean-Léonard MORSOMME était propriétaire de la grange et écurie cadastrée n°973, de 3,10 ares. Ces bâtiments étaient mitoyens avec la maison « mon clâmîn ».



Cette maison faisait partie d’un ensemble plus vaste, qui figurait sur la carte du comte FERRARIS, la maison « Clâmîn ». Cet ensemble existait déjà au XVIe siècle. « mon t’chârles » en fut démembrée vers 1740. Elle fut attribuée à Catherine CLAMIN, épouse MORSOMME.

Catherine CLAMIN, était née vers 1705/1710, fille de François CLAMIN et de Marguerite DELPLANCHE. Elle épousa en novembre 1737 (2), Léonard (I) MORSOMME, né à Rogery le 6 août 1714, fils de Jean MORSOMME et de Catherine RICHEL (3).
Dans sa tabelle individuelle, en 1766, Léonard MORSOMME (II) le jeune, déclarait posséder une maison, avec écurie de bêtes à cornes, une autre vieille maison avec une écurie de bêtes à cornes, une grange et bergerie qui est vide (4).
Au dénombrement de 1766, Léonard (I) MORSOMME, laboureur et colporteur, abritait sous son toit 4 hommes de + de 16 ans, ses fils : Jean-Henri, Léonard, Mathieu et Pierre-Joseph (les 2 premiers étant colporteurs). Il abritait, également, 2 femmes de + de 14 ans : Catherine MORSOMME (en fait CLAMIN, son épouse) et Anne-Marie HOURDEBISE, qui était probablement domestique (5).

Léonard MORSOMME (I) mourut à Rogery le 15 janvier 1773 (6).
Le 22 juillet 1781, Catherine, veuve Léonard MORSOMME, de Rogery, fait partage entre ses enfants : elle donne 87 écus et demi à son fils Pierre-Joseph, moyennant quoi il renonce à toute part qui peut lui revenir tant dans la maison où elle réside actuellement, qu'à la maison des DELPLANCHE et autres biens. Elle assigne à son fils Jean-Henri toute la maison des DELPLANCHE, avec ses aisances et jardins, situés à l'entour, il doit donner 36 écus à ses frères Léonard (II) et Matthieu, lesquels ont toute la maison paternelle et maternelle, avec ses aisances. Catherine CLAMIN demeurera sa vie durant dans la maison où elle réside actuellement et ne pourra jamais en être délogée (7).
Elle mourut à Rogery le 14 juin 1792 (8).

Le 14 août 1792, Matthieu MORSOMME (fils de Léonard (I) et de Catherine CLAMIN), de Rogery, jeune homme, gisant au lit, malade, légua sa part de maison à Rogery en faveur de son frère Léonard (II) MORSOMME, il fit d'autres legs en faveur de la chapelle de Rogery, de son frère Jean-Henri MORSOMME, de Rogery, de son frère Pierre-Joseph MORSOMME, de Honvelez (9).
Le 16 août 1792, Matthieu MORSOMME, de Rogery, jeune-homme, fit donation de tous ses biens en faveur de ses trois frères : Jean-Henri et Léonard (II), de Rogery et Pierre-Joseph MORSOMME, de Honvelez, contre son entretien (10). Il mourut à Rogery le 6 septembre 1792 (11).

Léonard (II) MORSOMME, dit « le jeune », né à Rogery le 24 décembre 1741 (12), fut donc propriétaire de la maison. Il épousa à Salmchâteau le 8 février 1778 (13), Marie-Françoise WATHELET, née vers 1754 à Salmchâteau.
Léonard MORSOMME mourut à Rogery le 9 juillet 1795 (14).
Le 15 octobre 1818, Jean-Baptiste MORSOMME, né à Rogery le 22 octobre 1794, cultivateur à Rogery vendit à son frère Jean-Léonard, cultivateur à Rogery, tous les immeubles de père et mère pour 520F (15).
Le 16 février 1819, titre clérical fourni par Marie-Françoise WATHELET, veuve de Léonard MORSOMME, Jean-Léonard et Marie-Joseph MORSOMME, cultivateurs à Rogery, à Jean-Baptiste MORSOMME, leur fils et frère, aspirant à la prêtrise, au séminaire à Liège, consistant en une rente viagère de 112 florins des Pays-Bas (16).
Le 16 février 1819, Marie-Françoise WATHELET, veuve MORSOMME et ses enfants de Rogery déclarèrent que les meubles dans la maison étaient la propriété de son fils Jean-Léonard MORSOMME (17). Elle mourut à Rogery le 23 juin 1819 (18).

Les biens du couple MORSOMME-WATHELET furent partagés entre leurs enfants avant 1819, car la succession de leur maman ne comprenait rien (19).

1) Leur fils, Jean-Léonard MORSOMME, né à Rogery le 4 juillet l785 (20), qui épousa à Bovigny le 14 juillet 1813 (21), Marie-Barbe BENOIT, née à Rogery le 21 octobre 1787, fille de Lambert BENOIT et de Marie-Barbe JACQUET (22). Il se vit attribuer la grange et l’écurie.

2) Leur fille, Marie-Thérèse MORSOMME, née à Rogery le 24 avril 1788 (23), épouse de Jean-Noël LEBECQUE, cultivateur à Cierreux, se vit attribuer le terrain sur lequel, ils construisirent « mon pâfi ».

3) Leur fille, Marie-Joseph MORSOMME, née à Rogery le 15 juin 1791 (24), épousa à Bovigny le 20 août 1823 (25), Jean-Henri JACQUET, né à Rogery le 14 avril 1792, fils de Henri JACQUET et de Marguerite JACOB (26). Elle se vît attribuer le corps de logis.

Jean-Léonard décéda à Rogery le 31 mars 1846 (27). Sa déclaration de succession fut présentée par Angélique-Rosalie MORSOMME, épouse de Henri-François JACOB, Marie-Catherine MORSOMME, cultivateurs à Rogery. Elle comprenait la moitié d’une maison d’habitation à Rogery, avec les écuries qui en dépendaient (28).

Le 29 octobre 1846, Marie-Joseph MORSOMME fit testament, elle léguait ¼ en propriété à son époux, ainsi qu’un ¼ en jouissance de tous ses biens (29). Elle mourut à Rogery le 10 septembre 1847 (30). Sa déclaration de succession, présentée par son veuf, pour sa fille, Marie-Thérèse JACQUET, comprenait un corps de logis de 500 F (31). Jean-Henri JACQUET mourut à Rogery le 26 mars 1852 (32). Sa succession fut recueillie par sa fille unique (33) : Marie-Thérèse JACQUET, était née à Rogery le 4 juillet 1829 (34). Elle épousa à Bovigny le 8 juillet 1859 (35), Jean-Joseph MORSOMME, né à Rogery le 14 mai 1830, fils d’Henri-François MORSOMME et de Marguerite THOMAS (36).

Le 17 juillet 1861, Marie-Thérèse JACQUET et son époux Jean-Joseph MORSOMME à Rogery, vendirent à Marie-Barbe BENOIT, veuve de Jean-Léonard MORSOMME, un corps de logis, pour 900F (37). De cette façon, Marie-Barbe devenait propriétaire de la totalité de la maison de la grand-mère paternelle de son époux.


Elle avait probablement fait cette acquisition pour y loger sa fille, Angélique-Rosalie MORSOMME, née à Rogery le 4 septembre 1822 (38), qui avait épousé à Bovigny le 24 janvier 1844 (39), Henri-François JACOB, négociant, né à Rogery le 8 avril 1807 (40), fils de Jean-Henri JACOB et de Marie-Joseph CLAMIN.
Angélique-Rosalie mourut à Rogery le 25 janvier 1867 (41). Sa déclaration de succession fut présentée par Jean-Baptiste JACOB, pour lui et ses frères et sœur : Antoine-Joseph-Alphonse, Henri-François et Catherine-Thérèse JACOB. Elle comprenait le ¼ de la grange n°973 (42).

Le 24 avril 1867, Marie-Barbe BENOIT, fit donation entre vifs à ses enfants et petits-enfants : Marie-Catherine MORSOMME, épouse de Jean-François PAULUS et Jean-Baptiste, Antoine-Joseph-Alphonse, Henri-François et Catherine-Thérèse JACOB, puis partage. L’épouse PAULUS aura la moitié du pré à Rogery n°970. Les héritiers JACOB auront la moitié d’une grange, écurie et place, n°972/973, ainsi qu’un corps de logis, tenant du levant et du nord aux chemins (43).

La déclaration de succession de Henri-François JACOB, mort prématurément à Rogery le 18 janvier 1870, âgé de 17 ans (44), fut présentée par Henri-François JACOB, père, pour lui et pour sa fille : Catherine-Thérèse JACOB et Jean-Baptiste JACOB et Antoine-Joseph-Alphonse JACOB, cultivateurs à Rogery. Elle comprenait le quart de la grange, écurie et place n°972, de 3,10 ares. Le quart de la maison n°974 (45).

Antoine-Joseph-Alphonse JACOB décéda à Rogery le 6 octobre 1874, à l’âge de 28 ans (46).

Le 9 février 1875, Henri-François JACOB, cultivateur à Rogery vendit à sa fille Catherine-Thérèse JACOB, la part des biens qui lui appartiennent par indivis avec Marie-Catherine MORSOMME, épouse PAULUS et ses deux enfants Catherine-Thérèse et Jean-Baptiste JACOB, tant du chef de la succession de Jean-Léonard MORSOMME, père de l’épouse PAULUS et grand-père des enfants JACOB, ainsi que de la succession de Marie-Barbe BENOIT, son épouse (47).
Le 9 février 1875, Henri-François JACOB, cultivateur à Rogery vendit à sa fille Catherine-Thérèse JACOB, des 9/64 des biens lui appartenant par successions de ses deux enfants Henri-François et Antoine-Joseph-Alphonse JACOB, pour 1.150 F., puis on opéra le partage des biens entre Catherine-Thérèse et son frère Jean-Baptiste JACOB. Catherine-Thérèse aura la maison à Rogery avec aisance, jardin et pré n°1239/1240, 974/978, qui donnera à son frère 1.500 F (48).

Henri-François JACOB décéda à Rogery le 10 avril 1883 (49).

Catherine-Thérèse JACOB était née à Rogery le 17 octobre 1855 (50), elle épousa à Bovigny le 7 mai 1876, Charles GIRETZ, né à Beiler (Weiswampach) le 19 janvier 1839, fils de Dominique GIRETZ et de Suzanne SCHAUS, veuf de Marie-Thérèse PAULUS ( morte à Rogery le 16 mai 1871) (51). Charles mourut à Rogery le 3 mai 1901 (52), sa veuve mourut au même lieu le 9 septembre 1905 (53).



Souvenir mortuaire de Charles GIRES.



Souvenir mortuaire de Catherine-Thérèse JACOB.

Le 24 octobre 1908, vente publique à la requête de 1) François GIRES, cultivateur à Rogery ; 2) Jean-Baptiste GIRES, cultivateur à Ciereux ; 3) Jean-Joseph GIRES, cultivateur à Rogery ; 4) Mélanie GIRES, épouse de Célestin NIIZETTE, cultivateurs à Cierreux ; 5) Marie-Octavie GIRES, épouse de Célestin LEBECQUE ; 6) Marie-Hortense-Anna GIRES ; et 7) Bertha GIRES.
La maison, avec aisance et dépendances située à Rogery n°974c, de 5,25 ares et 971b de 6,60 ares fut adjugée pour 3 300 F. à Mélanie GIRES et son époux Célestin NIZETTE. (53 b)


La maison a été habitée par Jean-Joseph GIRES, né à Rogery le 16 octobre 1881 (54), qui épousa à Bihain le 23 novembre 1904, Marie-Léopoldine LEMAIRE, née à Bihain le 27 octobre 1882 (55).
Elle passa ensuite à la soeur de Jean-Joseph GIRES, Marie-Mélanie GIRES, née à Rogery le 4 avril 1883 (56), qui épousa à Bovigny le 4 octobre 1904 (57), Célestin-Joseph NIZETTE, né à Cierreux le 4 mai 1878, cultivateur, fils de Jean-Joseph NIZETTE et de Catherine-Joséphine JACQUET (58).

On voit ici que la dénomination « mon t’chârles » était toute récente, puisqu’elle fut donnée lorsque Charles GIRETZ demeurait en la maison, auparavant elle dut s’intituler « mon Linard » ou simplement « mon clamin » comme sa voisine, dont elle fut démembrée.




(personnages: Nelly NIZETTE et Marie-Claire GRANDJEAN)

à gauche "mon t'chârles" à sa droite "mon Paulus".

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(1) J TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843, sixième partie, dans G.S.H.A., 1997, n°46, p.79.
(2) RP. Bovigny.
(3) Idem.
(4) AEA. Cadastre Thérésien, tabelles individuelles.
(5) AEA. Cadastre Thérésien, dénombrement de 1766.
(6) RP. Bovigny.
(7) AP. 144.
(8) RP. Bovigny.
(9) AP. 150.
(10) CS n°32, p.346/347.
(11) à (14) RP. Bovigny.
(15) ASSP n°1, p.164vo
(16) ACP n°2, p.109
(17) ACP n°2, p.109vo. « Jean-Baptiste Morsomme, né à Rogery en 1794, ordonné prêtre en 1818, déssert la chapellenie de Provedroux vers 1820, professeur de Saint-Roch de 1820 à 1825, vicaire à Dolhain en 1825, curé de Lierneux de 1825 à 1850, meurt à Lierneux le 11 juillet 1850. » (GUILLAUME Célestin, Hubert-Joseph Debra, curé de Bovigny et son école latine ou La paroisse de Bovigny à son apogée, 1834-1878, Namur 1926, p.90).
(18) EC. Bovigny.
(19) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(20) RP. Bovigny.
(21) EC. Bovigny.
(22) à (24) RP. Bovigny.
(25) EC. Bovigny.
(26) RP. Bovigny.
(27) EC. Bovigny.
(28) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(29) ACP n°47, p.66vo.
(30) EC. Bovigny.
(31) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(32) EC. Bovigny.
(33) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(34) à (36) EC. Bovigny.
(37) ACP. n°92, p.96vo.
(38) à (41) EC. Bovigny.
(42) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(43) ACP n°112, p.95/96.
(44) EC. Bovigny.
(45) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(46) EC. Bovigny.
(47) ACP n°137, p.87/88.
(48) ACP n°137, p.89/89vo. Le frère, Jean-Baptiste JACOB, s’était expatrié dans le Nord de la France, il épousa à Cotteau vers en mai 1874, Marie-Augustine CRENON, de Lille, dont il eut 2 fils. Il décéda à Rogery le 5 juillet 1877.



Epitaphe de sa pierre tombale, située derrière l’église de Rogery : « A LA MEMOIRE DE JEAN-BAPTISTE JACOB décédé à Rogery le 5 juillet 1877 à l’âge de 33 ans Bon époux il est regretté de son épouse Bon père il eut été regretté de ses enfants si Dieu ne les eut pas rappelé à lui. Qu’il repose en paiz ».
(49) à (53) EC. Bovigny.
(53 b) AESTH. Notariat GOMEZ, Vielsalm, 1908, n°7125.
(54) EC. Bovigny.
(55) RPOP. Bovigny.
(56) à (58) EC. Bovigny.

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