La maison cadastrée n°901 appartenait au cadastre de 1844 à Jean-Henri GRANDJEAN, d'une contenance de 1,67 are. Elle était considérée de 7ième classe, consistant en maisons de petits laboureurs et d'artisans, contenant 3 petites places, construites partie en pierres et partie en bois(1).
Elle figure sur la carte du comte de FERRARIS. Elle fut démembrée au début du XVIIIième siècle de la propriété BOHEMOIS.
Elle appartenait alors à Jean-Henri RICHEL, né à Rogery le 22 août 1705, fils d’Henri RICHEL et de Marie COLLA (2), qui épousa à Bovigny le 20 mai 1742, Hélène, dite aussi Madeleine AIKELS, de Aieffehause (Stivusche ?) (3).
Le 29 juin 1757, Denis GRANDJEAN de Lierneux, sa femme Marie-Anne LÉONARD et Henri LÉONARD du même lieu vendirent les biens à Rogery de leur feue mère Marie Jean RICHEL, à Henri RICHEL (4).
Dans sa tabelle individuelle en 1766, Henri RICHEL déclarait posséder une maison de 2 parçons (cuisine, écurie et petite grange) (5).
Au dénombrement de la même année, Henry RICHEL, laboureur, hébergeait sous son toit, sa femme Magdelaine ; leurs fils : Louis RICHEL, colporteur et Jean-Henry RICHEL (6).
Henri RICHEL mourut à Rogery le 27 avril 1767 (7).
Le 21 novembre 1786, Madeleine veuve Henri RICHEL, âgée de 90 ans environ, était infirme, incapable depuis plusieurs années de gagner sa vie, puisqu’elle ne pouvait plus sortir de sa maison pour aller à la messe… (8).
Le 29 novembre 1786, vente publique des biens de la veuve Henri RICHEL, la maison paternelle fut adjugée à Jean Henri JACQUET (9).
Madeleine AIKELS mourut à Courtil le 6 octobre 1787 (10).
Jean-Henri REMACLE, né à Rogery le 25 mars 1762 (11), dit aussi Jean-Henri JACQUET, fils de Jean-Henri Remacle JACQUET et d’Anne-Marie BURNAY, manoeuvre, épousa à Bovigny le 21 novembre 1784 (12), Anne-Marie LEMAIRE, née à Honvelez le 13 avril 1758, fille de Gérard LEMAIRE et de Marie LALLEMAND (13). Ces conjoints habitaient la maison mitoyenne qui ne faisait qu’une avec « mon Bastin » et « mon Quoilin ».
Le 19 juillet 1789, Jean-Henri JACQUET revend la maison qu’il avait acquis de la veuve RICHEL à Marie-Jeanne et Bastin MIGUET, son fils (14).
Marie-Jeanne PONCELET, de Rogery, née vraisemblablement à Halconreux vers 1726, fille de Gaspar PONCELET et de Marguerite PAQUAY. Marie-Jeanne PONCELET, épouse de Jean-François MIGUET, de Rogery, expatrié depuis plusieurs années était réputé civilement mort à la date du 24 août 1775 (15).
Le 9 février 1791, Henri-François MIGUET, de Verleumont, fit donation à Sébastien MIGUET, de Rogery, son frère, de tous ses biens de Rogery, y compris la part qui pourrait lui revenir par son frère Michel MIGUET, absent et expatrié depuis longtemps (16).
Marie-Jeanne GODFROIS, veuve de François MIguet mourut à Rogery le 29 janvier 1808, à 82 ans (17).
Son fils, Sébastien MIGUET, né à Rogery le 14 novembre 1759 (18), manoeuvre, laboureur, épousa en premières noces à Rogery le 17 septembre 1786, Marie-Françoise LEGAIE, manoeuvre, des Taillis à Bêche (19). Elle mourut prématurément à Rogery le 18 avril 1793 (20). Sébastien épousa en secondes noces à Ottré le 7 octobre 1795, Marie- Françoise GUÉRIDON, née vers 1763 à Ottré (21). Elle décéda prématurément à Rogery le 2 mars 1823 (22). Sébastien épousa en troisièmes noces à Bovigny le 14 juillet 1824, Anne-Catherine RAHIER, née à Soiron le 14 décembre 1790, fille de Pierre RAHIER et de Marie-Anne FRANCEUX (23).
Le 25 avril 1826, échange par Sébastien MIGUET, cultivateur à Rogery, qui céda à Marie-Joseph MIGUET, épouse de Servais DODRIMONT et Marie-Françoise MIGUET, épouse de Jean-Henri GRANDJEAN, cultivateurs aux Tailles, une maison, écuries et aisances à Rogery, contre quoi elles lui cédaient une maison, avec écurie à Les Tailles (24).
Le 25 avril 1826, partage de biens cédés par leur père Sébastien MIGUET, entre Marie-Joseph MIGUET, épouse de Servais DODRIMONT, cultivateurs à Rogery et Marie-Françoise MIGUET, épouse de Jean-Henri GRANDJEAN, cultivateur aux Taillis (Vielsalm). Marie-Françoise aura la moitié d’un bâtiment à prendre sur le devant, jusqu’à partir du « haut-poutre » à Rogery, Marie-Joseph aura l’autre moitié (25).
Sébastien MIGUET, domicilié à Neuville, mourut à Rogery en la maison de Henri GRANDJEAN le 9 novembre 1833 (26).
La maison fut donc partagée entre les deux filles du premier lit :
A) Marie-Françoise MIGUET, née à ROGERY le 16 janvier 1788 (27), qui épousa à Bovigny le 17 août 1815, Jean-Henri GRANDJEAN, né à Liemeux le 27 octobre 1781, fils de Jean GRANDJEAN et de Marie-Joseph GODFROID, de La Vaux, sous Lierneux (28). Sa part forma le n°901.
B) Marie-Joseph MIGUET, née à Rogery le 19 décembre 1789 (29), qui épousa à Bovigny le 22 janvier 1820, Servais-Joseph DODRIMONT, né vers 1796, de Sterpigny, fils d’Hubert DODRIMONT et de Marie-Jeanne PONCELET (30). Sa part forma le n°902.
Marie-Françoise MIGUET mourut à Rogery le 4 août 1846 (31). Sa déclaration de succession fut présentée par Joseph, Jean-Sébastien, François-Joseph, Marie-Anne-Joseph et Marie-Thérèse GRANDJEAN. Elle comprenait un corps de petite ferme à Rogery de 2.000F. (32).
Le 2 janvier 1855, donation entre-vifs par Jean-Henri GRANDJEAN, cultivateur à Rogery, en faveur de ses enfants : Jean-Joseph , Jean-Sébastien GRANDJEAN, cultivateurs à Rogery, Marie-Anne-Joseph GRANDJEAN, épouse de Jean-Henri GLAUDE, cultivateurs à Gouvy, François-Joseph GRANDJEAN, cultivateur à Rogery et Marie-Thérèse GRANDJEAN, épouse de Matthieu ANDRÉ, cultivateurs à Rogery. Ils devaient payer une pension alimentaire à leur père. Ils firent partage des biens de la communauté GRANDJEAN-MIGUET. Sébastien et Jean-Joseph devaient se partager la maison paternelle, tenant du midi au chemin et du Nord à DODRIMONT, du levant et du couchant à des chemins (33).
Jean-Henri GRANDJEAN est mort à Rogery le 28 juillet 1860 (34).
Enfants :
1. Jean-Joseph GRANDJEAN, né à Taillis (Bêche) le 9 novembre 1814 (35), épousa à Bovigny le 2 juillet 1860, Anne-Catherine SALMON, servante à Lierneux, née à Rahier le 4 février 1823, fille de Jean-Nicolas SALMON et de Jeanne-Catherine WIDAR (36).
2. Jean-Sébastien GRANDJEAN, né à Bêche en 1816.
Le 6 novembre 1873, Jean-Sébastien (I) GRANDJEAN, cultivateur à Rogery, fit testament, il légua ses biens meubles et la jouissance de ses biens immeubles à son frère Jean-Joseph GRANDJEAN et à sa femme Anne-Catherine SALMON, qui devaient donner à leur frère François-Joseph GRANDJEAN 50F. Il légua la nue propriété de ses biens-fonds à son neveu et filleul Jean-Sébastien (II) GRANDJEAN, fils de son frère Jean-Joseph. La jouissance de ces biens ne devait lui revenir qu’après le décès de ses père et mère (37).
Jean-Sébastien (I) mourut à Rogery le 18 novembre 1873 (38). Sa déclaration de succession fut présentée par Jean-Joseph GRANDJEAN, pour lui et pour son fils, Jean-Sébastien (II) GRANDJEAN et par Anne-Catherine SALMON, épouse du premier cité. Elle comprenait la 1/2 d’une maison n°901 (39).
Le 20 août 1861, vente publique à la requête des héritiers JACQUET-BURNAY, d’une maison et place à Rogery n°903/905, de 3,50 ares, adjugé à Anne-Catherine SALMON, épouse de François GRANDJEAN, cultivateur à Rogery, pour 500F. Cette maison était mitoyenne à la maison GRANDJEAN (40).
Jean-Joseph GRANDJEAN mourut à Rogery le 28 mars 1884 (41). Sa veuve décéda au même lieu le 10 janvier 1892 (42).
À une époque que je n’ai pas encore réussi à déterminer, la famille GRANDJEAN acquit le bâtiment n°904. De cette manière, cette famille avait reconstitué l’ancienne propriété BOHEMOIS.
Elle échut à leur fils, Jean-Sébastien GRANDJEAN, né à Rogery le 31 juillet 1861 (43), épousa à Bovigny le 13 juin 1888, Rosalie-Catherine-Joseph MARON, née à Reculémont (Bellevaux) le 8 juin 1853, fille d’Antoine-Joseph MARON et de Marie-Joseph-Rosalie PALER (44).
Jean-Sébastien GRANDJEAN.
Ils furent les parents d’Octave-Jean-Joseph GRANDJEAN, né à Rogery le 22 mai 1889, y décédé le 1er juin 1957, auteur d’un manuscrit sur l’histoire de Rogery (45).
(photographie de Georges ANTOINE)
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(1) J. TOUBON « Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843 », sixième partie, dans G.S.H.A., 1997, n°46, p.79.
(2) et (3) RP. Bovigny.
(4) CS n°19 p.389/391.
(5) AEA. Cadastre thérésien, tabelles individuelles.
(6) AEA. Cadastre thérésien, dénombrement de 1766.
(7) RP. Bovigny.
(8) CS n°28 p.145.
(9) CS n°30 p.436/438.
(10) à (13) RP. Bovigny.
(14) CS n°30 p.441/442.
(15) CS n°25, p.356/357.
(16) CS n°3, p.368/369.
(17) EC. Bovigny.
(18) à (21) RP. Bovigny.
(22) et (23) EC. Bovigny.
(24) ACP n°6, p.105vo/106.
(25) ACP n°6, p.106/106vo.
(26) EC. Bovigny.
(27) RP. Bovigny.
(28) EC. Bovigny.
(29) RP. Bovigny.
(30) et (31) EC. Bovigny.
(32) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(33) ACP n°67, p.78vo/80.
(34) à (36) EC. Bovigny.
(37) ACP n°133, p.17.
(38) EC. Bovigny.
(39) E. et D. Houffalize, décl. de successions.
(40) ACP n°93, p.54/55.
(41) et (44) EC. Bovigny.
(45) “Gens de chez nous”, G.S.H.A n°61, mars 2007, pp.71-72.
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