Celui-ci est issue d'une famille qui est dans la région depuis l'an 1500, à Provèdoux puis à Sart notamment, sans discontinuer ou presque : de +/- 1789 à +/- 1839, un membre s'est exilé à Deidenberg (Prusse à l'époque), y a fondé une famille puis tout le monde est revenu à Steinbach.
Nicolas naît à Rettigny le 4 décembre 1878, se marie avec Hortense Dehez à Mont-le-Ban en 1908; ils s'établissent à Baclain où vont naître leurs sept enfants.
Aux Concessions, l'exploitation va tourner à plein rendement, ponctuée notamment par de nombreuses participations à des concours agricoles et se tailler une fameuse réputation bien au-delà des limites de la commune. Seul, un des enfants, Martin, va faire des études d'agronomie et partira au Congo belge en 1938 pour, normalement un terme de trois ans. La guerre qui survient l'empêchera de rentrer et, finalement, ce n'est qu'après 9 ans qu'il reverra sa famille pour la première fois. Cette guerre va aussi marquer la vie quotidienne à la ferme. Dommage que les témoins de l'époque ont disparu car on pourrait là-dessus écrire des pages et des pages. Je ne signalerai que deux choses et une anecdote. La ferme a ravitaillé durant cette période de vaches maigres des dizaines de personnes de la région. J'entends encore certains rappeler cela avec beaucoup d'émotion et de gratitude. Durant la bataille d'Ardenne, les Américains décidèrent d'occuper un partie de la ferme, confinant la famille Nizet dans deux ou trois pièces. Ils avaient fait sauter la fenêtre de la belle chambre et descendaient par là directement dans la cour. Les Américains n'étaient pas, chez nous, en odeur de sainteté !
L'anecdote, étonnante.
La grange, et même toute la ferme, semble-t-il, était souvent infestée de rats. Lorsque le tas de fourrage diminuait, ils y grouillaient littéralement. Ne trouvant pas d'autre solution pour se défaire de ces rongeurs, mon grand-père fit venir le vieux curé Theis de Beho qui avait, paraît-il, le pouvoir de les faire fuir. Il vint donc, « habillé » ( sans doute revêtu d'une étole) et fit plusieurs fois le tour extérieur de la ferme en priant. L'accompagnaient Jules, le plus jeune fils de la famille qui aspergeait d'eau bénite, et Roger Warland, fils du château. D'après Jules, le curé allait régulièrement dans la poche de sa soutane et en tirait une poudre qu'il répandait sur son parcours. Ceci accompli, on put voir les rats quitter les bâtiments en rangs serrés. Le dernier d'entre eux couinait comme s'il était en proie à de vives douleurs et fut tué par ma grand-mère. Jamais plus on ne vit un rat dans la ferme !
Ma tante Marie, dernière survivante de la famille, m'a assuré plus d'une fois que tout ceci était bien vrai.
Robert NIZET
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